C’est au niveau de la rétine que les marques de vieillissement sont le plus préjudiciables à la vision.
IL EST UNE TERRIBLE DÉFINITION DE LA VIEILLESSE que Shakespeare nous livre, à sa manière, dans « As you like it » (Comme il vous plaira) en cette toute fin du xvie siècle, celle qu’il accorde à « cet état d’oubli profond où l’homme se trouve sans dents, sans yeux, sans goût, sans rien » et dont le grand âge pouvait cependant paraître, en son temps, une grâce.
Atroce image en vérité qu’il sait introduire à sa manière dans la trame d’une comédie, image où l’oeil y tient sa part. Inéluctable destin de l’homme dont le génie est parvenu toutefois et paradoxalement à faire rejoindre à la majorité des hommes et des femmes cette fatale étape de leur vieillissement.
Jusqu’à des temps récents, en effet, une majorité des vivants n’atteignait pas même l’âge de la presbytie. L’espérance de vie à la naissance et l’espérance de vie à 65 ans ont – nous en sommes les témoins heureux – considérablement augmenté. La mortalité infantile, effroyable auparavant et vécue comme une fatalité, a diminué dans des proportions remarquables au cours du siècle dernier et, depuis quelque trente années, l’amélioration des conditions d’hygiène et les progrès de la médecine ont conduit à une réduction impressionnante de la morbidité chez les personnes âgées, lesquelles peuvent vivre sans incapacités majeures au-delà de 80 ans et davantage.
Certes, ce vieillissement reste inéluctable, mais il est devenu partiellement influençable, même si l’évolution biologique qui le régit conserve encore de nombreuses inconnues.
Article tiré du magazine "Point de vue"